Prix Nobel de la paix 2018

Denis Mukwege naît à Bukavu (Sud-Kivu) en République Démocratique du Congo le 1er mars 1955.

Un jour, alors qu’il n’avait que 8 ans, Denis a accompagné son père (pasteur) prier pour un enfant gravement malade. A la fin de la prière, il est étonné que l’enfant ne reçoive aucun médicament vu son état grave alors que son père lui en donne souvent quand lui-même est malade.

Lorsque son père lui dit que c‘est parce qu’il n’est pas médecin… c’est un choc pour Denis qui le voyait comme un héros capable de tout.

C’est alors là qu’il fait la promesse de devenir médecin plus tard. Son père priera et lui soignera.

De la vocation à la mission de vie

Il obtient son diplôme de médecin en 1983 et commence à exercer à l’hôpital de Lemera au sud de Bukavu. Au départ, il voulait se lancer dans la pédiatrie. Mais en observant la mortalité maternelle très élevée en République Démocratique, il est profondément choqué et révolté.
C’est pourquoi il décide de se spécialiser en gynécologie.

En 1984, il obtient une bourse de la Swedish Pentecostal Mission et se spécialise à l’université d’Angers en France. Il y fonde l’association Esther Solidarité France-Kivu avec un Angevin pour aider sa région d’origine.

Malgré son poste bien rémunéré en France, il n’oublie pas les raisons qui l’ont mené sur ce chemin. En 1989, il décide donc de retourner au Congo pour accomplir sa mission : “sauver ces femmes et apporter [sa] contribution” dit-il lors d’une interview sur Radio France.

Il devient médecin directeur de l’hôpital Lemera. Malheureusement, lors de la première Première Guerre du Congo en 1996, l’hôpital est sauvagement attaqué et les morts sont nombreux : infirmiers, patients…
Le Dr Mukwege en réchappe avec beaucoup de chance et se réfugie à Nairobi. Loin de se décourager, il décide de retourner au Congo.

Avec l’aide du PMU (Pingstmissionens Utvecklingssamarbete, organisme caritatif suédois), il fonde en 1999 l’hôpital de “Panzi” à Bukavu. C’est là-bas qu’il est confronté à des horreurs sans pareille : des femmes violées aux appareils génitaux volontairement mutilés. C’est alors là que sa mission de vie se clarifie : lutter contre les violences sexuelles, réparer ces femmes et les aider à se reconstruire

Un ardent combat reconnu à l’internationale

Son hôpital est rapidement devenu un refuge pour les femmes violées. Il dénonce mondialement l’utilisation du viol collectif comme arme de guerre sur les femmes de l’Est du Congo. C’est au total plus de 50000 femmes qu’il a pu aider, physiquement mais aussi psychologiquement.

A travers le projet “La cité de la joie” avec la dramaturge Eve Ensler, ils reçoivent pendant 6 mois 90 femmes victimes de viol pour transformer leur peine en force à travers plusieurs ateliers.
Le Dr Mukwege leur apprend à connaître leur corps, à l’aimer et à ne plus considérer leur vagin comme la source de tous leurs problèmes.

Le 25 octobre 2012, il est agressé en plein centre-ville en rentrant chez lui. Son gardien est abattu après l’avoir alerté, sa voiture est incendiée et lui-même ligoté. Grâce à l’intervention de son voisinage, il s’en sortira sain et sauf. Mais traumatisé, il s’exile quelques mois en Belgique.

Des centaines de mamans, marchandes de légumes, se cotiseront pour lui payer son billet de retour alors qu’elles gagnent moins de 3 dollars par jour. Profondément touché, il accélère son retour pour reprendre son ardent combat pour les droits humains et contre l’injustice et l’impunité en RDC.

Il est reconnu comme l’un des spécialistes mondiaux du traitement des fistules.

Il reçoit plus de 40 distinctions tout au long de sa carrière : prix Nobel de la paix en 2018, prix de la paix de Séoul en 2016… Pour lui, ces prix représentent surtout la reconnaissance de la souffrance de ces femmes victimes ou “survivantes” comme il préfère les appeler.

D’autant plus que le viol reste extrêmement tabou dans des sociétés où il y a “une normalisation de la violence”.

Dans son livre “La Force des femmes”, il rend hommage à toutes ces femmes pour leur immense courage.

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